L’été se termine ! J’espère que vous avez pu bien profiter, même si le temps n’a pas toujours été au rendez-vous en France. Personnellement je n’ai pas beaucoup voyagé cet été, car je venais de rentrer après six mois passés Montréal. J’ai surtout consacré mon temps libre à continuer de développer ma formation sur la négociation que vous pouvez découvrir ici (profitez-en encore, l’offre de – 50% sur tous les packs est valable jusqu’à mercredi prochain).
Le week-end du 15 Aout, j’ai fait un petit voyage en Italie durant lequel une anecdote qui s’est déroulée à Rome m’a particulièrement interpellé. C’était une parfaite mise en pratique de certaines techniques d’influence et de persuasion du manuel, voici l’occasion de les réviser pour la rentrée. Je vous raconte…
Ma copine et moi nous promenions dans les rues de Rome, ne ratant pas une seule occasion de prendre en photo les monuments sous tous les angles. Alors que nous nous apprêtions à visiter le Colisée, ma copine fut abordée par deux Romains, déguisés en soldats romains de l’antiquité, un peu comme dans Astérix et Obelix (oui j’ai de très bonnes références…). Les deux Romains, forts sympathiques, nous invitèrent à prendre des photos avec eux…enfin plutôt nous forcèrent à prendre des photos avec eux. N’ayant même pas eu le temps de comprendre ce qu’il se passait, ma copine vit son appareil photo dérobé, non pas un vol à l’arraché, mais un vol prémédité…
Le Romain qui avait retiré l’appareil photo du cou de ma copine me le donna, me demandant de prendre des photos. Là j’ai tout de suite compris le piège, mais c’était trop tard ! Contente de prendre la pause, je n’ai rien pu faire pour elle, j’ai donc pris deux clichés d’elle, l’épée sous la gorge, l’épée dans la main… Puis vint mon tour. Malgré mes refus je fus quelque peu forcé de jouer le jeu pour lui faire plaisir, c’était donc à mon tour de poser, le sourire en moins. Une fois la partie de rigolade terminée, il était temps de passer à la caisse. Eh oui ! Je l’avais bien compris, ce n’était pas une simple attraction pour amuser les touristes du Colisée, c’était bel et bien un bon gros piège à touriste.
L’un des “charmants” et “sympathiques” soldats romains vint me voir souriant et me demanda la modique somme de…10 €, soit 5 € pour chacun. Le piège était fermé ! Me montrant plusieurs billets de 10 € dans sa main, l’arnaqueur insistait pour que je paie les clichés. Non content de m’être fait avoir, j’ai refusé une première fois. Le soldat commença à insister d’un air à la fois déçu et agacé; je lui fit comprendre que je n’avais pas de monnaie sur moi; mais hélas, ni lui, ni moi ne parlions de langue commune. Mais Monsieur n’était pas content, Monsieur lacha quelques jurons en Italien et me fit comprendre que tout le monde lui donnait de l’argent sauf moi. Sans potion magique ni la force d’Obelix, je ne pouvais m’éclipser qu’en jouant la carte du “Désolé je n’ai vraiment pas de monnaie.” Je fouillai donc dans ma poche, dans l’espoir de trouver une pièce de monnaie pour ne pas sortir mon porte-feuille contenant des billets. Par chance il me restait une pièce de 2 € que je lui tendis comme “compensation”
Ayant trouvé cette situation intéressante, nous avons décidé d’observer ce piège à touriste du haut du Colisée (à défaut des combats de Gladiateurs…) dont la vue extérieure donnait sur le lieu du crime. Même scène: les touristes se font attraper par les deux soldats
Tout le monde rigole, tout le monde joue des rôles de l’antiquité, tout le monde prend ses photos…et tout le monde se fait avoir. Après avoir mitraillé, on pouvait voir le sourire disparaitre, le visage se fermer, à l’annonce du tarif.
Nous sommes restés 15 minutes à regarder la scène et TOUS les touristes, sans exception, leur ont donné dix euros, lâchant les billets la mine décomposée. Ça fait cher la photo ! En 15 minutes, ils ont récolté pas moins de 50 €, soit une moyenne de 200 € par heure. Malins ces Romains !
Analysons la situation:
Les deux Romains déguisés nous abordent, tout souriant, en nous proposant un jeu de rôle amusant à immortaliser. Il est presque impossible de refuser tellement la scène colle avec le décor et tellement ces messieurs sont sympathiques. Forcément la sympathie permet de créer une certaine confiance et une plus grande facilité à céder. De plus ils maîtrisent parfaitement l’engagement, vous rentrez dans le jeu sans même vous rendre compte que le piège se referme.
Puis vient la preuve sociale, tout le monde pose avec eux, et bien sûr tout le monde (ou presque…) leur donne ce qu’il demande. En effet, ils n’oublient pas de bien vous mettre la masse de billets sous le nez, monnaie que les pigeons touristes précédents leur ont donnés. « Si tout le monde le fait, pourquoi je ne le ferais pas ? » Bien joué ! C’est comme dans les bars: les serveurs ne manquent pas de mettre en évidence des billets dans le bocal à pourboire, placé stratégiquement dans le but d’augmenter les moyennes de pourboire. Si les certains ont mis des billets, je devrais peut-être en mettre aussi !
Bien entendu, si le touriste est réticent, la réciprocité rentre en jeu: “On traine là toute la journée pour vous permettre d’avoir de belles photos souvenirs, ce soir il faut bien qu’on mange”. Oui ! C’est sûr qu’avec 200 € de l’heure ces messieurs ne vont certainement pas se contenter d’un Macdo.
Et pour finir en beauté, la porte au nez :
- -“Donnez-moi 10€”
- -”QUOI ? Mais c’est beaucoup trop cher”
- -”Donnez-moi 5 € alors…”
Une grosse demande, à la limite de l’acceptable, suivi d’une plus petite qui aura beaucoup plus de chance d’être acceptée. Peut être même que les 2 € que je lui ai donné on parfaitement fait son affaire, c’est toujours mieux que “rien”.
Si il appliquait la même méthode en affichant une pancarte: 10 € la photo, je suis sûr que leur taux horaire serait bien moins explosif.
Je trouve cette méthode particulièrement malhonnête, je n’aime pas ce genre de “pièges”. Mais bon…Je dois avouer qu’ils se débrouillent bien.
“Ils sont fous ces Romains !”
Avez-vous connu ce type de piège à touriste durant vos vacances ?
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